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  • Photo du rédacteurMarjorie Béchard

Parcours nippon

Dernière mise à jour : 5 avr. 2021

Si on m'avait dit en début d'année que je visiterais le Japon en 2019, je n'y aurais probablement pas cru. J'ai profité d'une pause professionnelle, combinée avec un billet d'avion à prix raisonnable (et plus généralement des prix plus bas engendrés par la basse saison) pour visiter le Japon, pour une période de trois bonnes semaines (24 jours pour être plus précise). J'ai traversé le Pacifique vers la fin novembre, pour revenir à la mi-décembre, juste à temps pour profiter des derniers jours avant Noël.


Pourquoi le Japon?


En fait, ce pays est une belle suite à mon voyage de trois mois à travers l'Asie du Sud-Est effectué il y a un an. On ne peut trouver meilleur contraste et c'est ce que je recherchais, découvrir une culture complètement différente, et je n'ai certes pas été déçue. Les façons de vivre, de travailler, de se divertir des japonais, sont des sources intarissables de découvertes. Le Japon fascine aussi. J'en avais entendu parler beaucoup par des proches (par les réseaux sociaux également, il faut le dire) et j'avais envie de goûter la cuisine, de voir les quartiers illuminés et colorés, découvrir l'architecture ancienne, visiter des jardins d'une beauté apaisante et en apprendre plus sur cette culture.


Mon itinéraire


Mon parcours a débuté à Tokyo, pour passer ensuite par Takayama, Kyoto, Kinosaki Onsen, Osaka, Nara, re-Kyoto, avant de revenir à Tokyo une journée pour prendre mon vol de retour. Il y avait encore à plusieurs endroits des feuilles dans les arbres, certaines très colorées, dont celles des érables, d'un rouge vif. La température n'était pas au mieux, mais de façon générale, tout de même plutôt agréable pour voyager. Certaines journées étaient brumeuses ou très pluvieuses (surtout au début), mais ensuite, c'est devenu beaucoup mieux, avec plusieurs journées ensoleillées, quoique parfois un peu froides (parfois près du point de congélation, surtout en soirée). Rien pour empêcher un voyage et c'est un excellent prétexte pour faire des pauses pour boire un thé, un café... ou un saké chaud.


Les transports


LA façon de se déplacer de façon optimale au Japon: le train (du moins pour cet itinéraire, assurément). Si on a plusieurs déplacements à faire, le mieux est de se procurer, avant départ, la JR Pass, afin de pouvoir non seulement faire de longs trajets en train, mais également avoir la possibilité de faire des excursions à la journée et certains trajets dans les grandes villes sans engendrer de frais supplémentaires.


Je ne m'épancherai pas plus sur les transports. Une chose par contre. J'avais lu avant de quitter que les transports étaient "enfantins" à prendre au Japon. Un instant. Oui, avec les bus, trains, métros, etc, on peut aller partout. Toutefois, il y a du monde (beaucoup de monde) dans les grandes gares comme Tokyo Station. Il y a les trains JR, mais aussi d'autres compagnies, les métros municipaux, débarcadères d'autobus (avec plusieurs types d'autobus), de taxis. Vu la quantité de gens qui affluent, il est parfois difficile de bien saisir l'endroit où l'on doit se rendre (surtout seul, quand on n'a qu'une paire d'yeux pour lire les indications affichées). Prenez donc le temps qu'il faut et arrivez à l'avance. Cela vous évitera bien du stress. Aussi, je me suis trompée (2 fois plutôt qu'une) de train ou de métro (il faut être bien attentif aux types de train, aux directions, etc.). Cela arrive, ce n'est pas grave. Sortez à la station suivante et dans le doute, n'hésitez pas à demander de l'aide aux employés. Souvent, ils parleront juste assez d'anglais pour vous venir en aide et vous démêler. J'éviterais aussi de voyager avec trop de bagages, vraiment peu pratiques pour se déplacer dans les grandes gares (j'ai trouvé la valise de cabine parfaite pour un voyage au Japon!). Si vous avez beaucoup de biens à transporter, vous pouvez utiliser des services de livraison pour envoyer le tout à votre prochain hôtel ou à l'aéroport.


La gastronomie


L'un des moteurs de mes voyages est la découverte de la cuisine. Je n'ai pas d'endroit spécifique à recommander (j'ai gardé des notes et indications, mais je n'ai pas toujours les noms!), mais plutôt des recommandations d'ordre général. En effet, j'ai tenté, dans la mesure du possible, d'aller dans des restaurants fréquentés par des locaux et non uniquement par des touristes. Les restaurants (ou les izakayas, bars japonais servant aussi de la nourriture), pour la plupart, sont très petits (souvent très étroits, 10-15 places assises) et non identifiés (pas de nom en anglais). Et on ne voit pas toujours à l'intérieur depuis la rue, c'est un peu mystérieux. Un menu peut se trouver à l'extérieur (en japonais, parfois il y a une traduction anglaise, mais... les traductions sont souvent hyper mauvaises) - ou pas. C'est par une porte coulissante qu'on entre. Donc, bien souvent, on se retrouve devant... une surprise. J'aime bien ce concept. Le Japon nécessite un effort pour faire de belles découvertes.


J'ai adoré les sushis (en fait, souvent je commandais plutôt des sashimis, soit uniquement des morceaux de poisson crus). Ce fut bon partout et ce, même dans les boîtes bento achetées à la gare. La fraîcheur est irréprochable. Les meilleurs furent au marché Tsukiji de Tokyo (ma voisine au bar mangeait quant à elle... un nigiri avec une crevette... vivante, ce qui a suscité un regard fort étonné et curieux de ma part qui a fait rire le chef). Bien sûr, j'ai essayé le carrousel à sushis, classique, mais ce ne fut pas un coup de coeur.


J'ai passé, à mon arrivée à Tokyo, une jolie soirée, complètement décalée, dans un minuscule bar avec des locaux dans le quartier Asakusa, à manger des "rice balls" avec une bière. Les gens me parlaient, je n'ai rien compris (ou presque) et c'était parfait comme ça, ils étaient hyper sympathiques (et un peu éméchés). Quelques jours plus tard en soirée, toujours dans le même quartier, je me retrouve dans un restaurant, cette fois servant surtout de petites brochettes (yakitoris). Après des problèmes de communication flagrants pour commander, j'ai eu la chance qu'une dame parlant anglais s'asseye à côté de moi au bar avec un ami. Ce fut l'une des plus belles soirées de mon voyage. J'ai parlé avec eux, la dame traduisait pour son ami et elle m'a aidée à commander. Les choix de brochettes? Coeur, foie, intestins, etc. J'ai mangé ce qu'on a commandé pour moi et tout était bon. J'ai particulièrement aimé le tofu frit (moi qui n'aime pas trop le tofu). On m'a même offert des plats non commandés pour que je goûte! Et quand je suis partie le propriétaire est sorti me raccompagner dehors en me remerciant pour ma visite et en saluant bien bas (ceci est très commun chez les japonais - une politesse exemplaire).


Les soupes ramen - ça, j'adore et je connais de bons endroits à Montréal pour en manger. Au Japon, comme n'importe quoi, parfois c'est délicieux, parfois moins réussi. J'en ai mangé plusieurs fois. Commandée dans une machine à l'entrée d'un restaurant, je m'assois et le plat arrive. Ou commandée sur un écran tactile devant ma place au bar. Ou commandée à une vraie personne (rarement). La meilleure, celle mangée dans un restaurant minuscule dans un sous-sol de Kyoto. La propriétaire devait avoir mon âge (fin trentaine donc). Jeune, dynamique, gentille, sa soupe était extraordinaire, avec un bouillon bien riche et goûteux. Selon moi, la qualité de la soupe ramen réside en premier lieu dans le bouillon (ensuite les nouilles et ensuite, les garnitures).


Les nouilles soba (chaudes ou froides), sont aussi à essayer. Comme il faisait un peu froid, je penchais plutôt pour les chaudes. Les meilleures? À Takayama (sur recommandation de locaux rencontrés précédemment à Tokyo). Les nouilles udon aussi, j'allais les oublier. Et les gyozas, les dumpings japonais. Délicieux.


Le boeuf japonais est bien connu. Du très bon se trouve dans la région de Takayama (le boeuf Hida). Mais rien ne peut battre le Kobe... j'ai essayé à Kyoto. Deux fois plutôt qu'une, dans le même restaurant en plus, qui le réussissait à merveille. D'ailleurs, à la deuxième visite, on m'a reconnue et j'ai eu un service encore meilleur. La viande se coupe avec (à peine) une petite pression du couteau et elle fond littéralement dans la bouche. Bien sûr, le prix va avec cette qualité indéniable, mais cela vaut grandement la peine.


Si vous êtes dans le nord du Japon à la fin de l'automne, ne manquez pas le crabe des neiges, en pleine saison. Un délice. J'en ai mangé (beaucoup) à Kinosaki Onsen.


Vous verrez que souvent, vos plats seront accompagnés de riz, soupe miso (presque l'équivalent de notre pain au restaurant!), de divers produits fermentés, cornichons, poissons miniatures, etc. L'obanzai en particulier, est un plateau avec toutes sortes de petites choses, plusieurs restaurants en offrent, pour tous les prix et tous les goûts. Je ne raffole pas, mais c'est très japonais! J'ai aussi essayé tempura, okonomiyaki et bien d'autres plats.


Il faut absolument aller dans les marchés locaux aussi. C'est assez déroutant de voir tous les poissons séchés (ou frais) de toutes tailles, les fruits de mer, le miso, les épices, les produits fermentés, les algues. Peu de fruits et légumes par contre - et ils sont à mon sens excessivement chers. Souvent aussi, il y a des kiosques où l'on peut goûter toutes sortes de choses (dont particulièrement du poisson cru).


Une petite remarque sur les cafés... Je n'avais pas toujours le petit-déjeuner inclus à mes hébergements et je cherchais fréquemment de petits cafés sympathiques pour avoir mon café et manger un petit quelque chose tôt le matin. Et bien, ce n'est pas si simple à trouver, car plusieurs n'ouvrent leurs portes que vers 10h, voire même 11h. C'est de cette façon que j'avais mon café "habituel" à Tokyo... par la force des choses puisque les autres près de mon hôtel étaient fermés! Bien sûr, il faut également essayer le thé (mon préféré est le matcha... accompagné d'une pâtisserie au matcha ou à la crème de marron, dont je raffole).


Vous trouverez aussi plusieurs restaurants italiens, français et espagnols. Les japonais en raffolent et cela m'a semblé être "tendance". Ce sont des restaurants tenus par des japonais (pour des japonais), qui bien souvent, ne sont jamais allés dans le pays d'origine de la cuisine proposée. J'ai tenté l'expérience et pour ma part, ce ne fut pas très concluant. Nous sommes gâtés à Montréal de pouvoir déguster des plats (réussis) de partout à travers le monde...



Tokyo


Tokyo est une ville immense, très diversifiée. D'innombrables musées, restaurants, boutiques, temples, parcs, rues commerçantes modernes à plusieurs voies de circulation, mais aussi petites allées étroites, piétonnes, traditionnelles, avec les fils électriques qui pendouillent (si vous avez lu mes billets sur l'Asie du Sud-Est, vous savez à quel point j'adore ça)... Il y a de tout, pour tous les goûts. D'un quartier à un autre, on peut se retrouver dans des ambiances totalement différentes. Ma plus grande surprise a été de pouvoir marcher dans des quartiers tranquilles, parfois quasi seule. Bien sûr, à d'autres endroits, c'était une véritable fourmilière. J'ai l'impression d'y avoir fait beaucoup de choses... et très peu à la fois. Il y a tant à faire à Tokyo qu'on pourrait y passer des semaines entières.


J'ai dormi dans un "business hotel" du quartier Asakusa (hôtel pratique, propre, peu cher et sans charme, disons-le). Ce n'est pas le quartier le plus central, mais c'est un quartier que j'ai vraiment adoré, les habitants sont sympathiques, il y a plusieurs restaurants et c'est relativement tranquille. J'étais tout près du temple Senso-Ji, que j'ai aimé voir sous différentes lumières du jour ou de la nuit, magnifique.



J'ai marché dans le quartier Shinjuku, très fréquenté des touristes. On me l'avait fortement recommandé et je peux dire que c'est probablement l'endroit que j'ai aimé... le moins! Shibuya est très commercial et achalandé, mais certaines petites rues sont franchement surprenantes et jolies. Harajuku est idéal pour le magasinage et certaines boutiques luxueuses de l'avenue Omotesando valent le détour uniquement pour admirer leur architecture; mais c'est également de là que l'on peut déambuler dans le parc Yoyogi, une oasis de calme en pleine ville.



J'ai franchement souri en visitant Akihabara, le quartier des jeux vidéos et des mangas. C'est irréel. Des jeunes filles déguisées tentent d'attirer les passants dans les "maid cafes". Des machines de jeux divers (des étages entiers). Des cat café (j'ai essayé, mais j'ai trouvé cela un peu dispendieux pour regarder des chats). De la musique un peu enfantine qui joue à tue-tête partout. J'y suis allée le jour, mais le soir, cela doit être encore mieux. Ceci dit... il faisait tellement sombre ce jour-là que pour moi, cela n'a pas peut-être pas changé grand chose!




J'ai passé des heures dans le quartier Ueno. On passe de rues emplies de bars et de restaurants près de la gare, à des rues résidentielles très tranquilles. Le parc Ueno est à voir aussi, très grand et paisible (peut-être moins en saison plus chaude par contre). J'ai pu y voir une soupe populaire, où non seulement on servait un repas aux sans-abris, mais où des musiciens se produisaient pour égayer leur journée (qui était particulièrement grise, pluvieuse et froide d'ailleurs) - cela m'a touchée de voir cela, d'autant que les sans-abris ne sont pas très visibles au Japon, si je compare à ce que je peux voir en Amérique du Nord... J'ai profité de cette journée pour visité le Tokyo National Museum, très intéressant (et il ne faut pas oublier d'aller voir le jardin à l'arrière du musée). Je me suis même inscrite à un "food tour" dans ce quartier en soirée - ce qui s'est avéré génial!


Une visite au Musée de la photographie (peu fréquenté, j'y ai vu une superbe exposition d'une artiste japonaise avec de magnifiques photos de Tokyo), a ensuite amené mes pas vers Naka Meguro et un joli canal où l'on peut, en bordure de celui-ci, marcher, courir ou faire du vélo sans être importuné par les voitures.


J'ai été agréablement surprise par Shimo Kitazawa, un quartier jeune, hipster, avec de charmants cafés et des boutiques vintage. Ginza est à voir aussi, plus chic, près de la gare Tokyo Station - mais j'y préfère Shimbashi, plus traditionnel.


Takayama


Après Tokyo, j'aurais pu faire comme plusieurs et aller au mont Fuji... J'ai préféré me rendre à Takayama, dans la région montagneuse d'Hida. Par temps clair, on voit les hauts sommets enneigés au loin.


Takayama est un coup de coeur. L'architecture traditionnelle de la vieille ville, avec les maisons de bois, est vraiment charmante. J'ai remarqué plusieurs touristes, mais (comme partout finalement), ils se concentrent tous sur les deux ou trois mêmes rues. La ville se sillonne très bien à pied. On y trouve de nombreuses boutiques, restaurants, temples, canaux, musées de petite taille. Il y a également, en pleine ville, des accès pour marcher dans un très beau parc se transformant en sentiers en forêt (j'y ai passé quelques heures). C'est là que j'ai essayé mes premiers onsen aussi, puisque mon hôtel (grand, mais plutôt traditionnel avec les lits bas et les tatamis), en était doté.


On peut également visiter (et c'est un must selon moi) le village historique d'Hida No Sato, non loin. C'est une reconstitution d'un village traditionnelle des régions montagneuses japonaises. On retrouve à quelques endroits au Japon de tels sites à visiter. Celui-ci est petit, à flanc de montagne. Le matin de ma visite, il y avait un peu de neige sur certains toits. Mais surtout, je suis arrivée tôt et j'étais absolument seule - j'ai pu visiter le site quasi en entier sans voir de visiteurs, j'ai commencé à en croiser à la toute fin de ma visite. J'ai passé 2 heures à explorer les petites maisons au toit en pente et à prendre des photos. Il y a suffisamment d'explications inscrites en anglais afin de comprendre le mode de vie de l'époque, dans une région où l'hiver peut être très rigoureux, avec beaucoup de neige. Magique.


Takayama est un endroit où j'ai pris mon temps, fait de nombreuses pauses thé (ou café), bien mangé, magasiné un peu également, pour des souvenirs. J'y suis restée 3 jours - ce qui est amplement suffisant et peut-être même trop pour ceux qui aiment moins flâner et observer - ou qui préfèrent s'en tenir à l'essentiel tout simplement. En soirée, c'était très tranquille, donc il vaut mieux éviter d'attendre trop tard pour aller manger.



Kyoto


J'ai un peu peur pour Kyoto. Certains secteurs de la ville sont envahis par un tourisme de masse tel qu'il en est même très difficile de marcher sur la rue. Fort heureusement, ce n'est pas partout comme cela. Et la ville est relativement grande. Il est donc facile de sortir de ce tumulte. Je crois que si on va à Kyoto pour une, deux ou trois journées, on risque de faire uniquement des grands sites touristiques et de repartir déçu. Ces endroits ont beau être d'une grande beauté, quand trop de gens y sont à la fois, cela perd de son charme. Toutefois, si on s'attarde et que l'on explore autrement, on peut en ressortir enchanté (comme je l'ai été). Pour ma part, tellement enchantée que j'ai décidé d'y revenir (j'avais planifié 5 jours et j'avais de la latitude pour faire des changements à mon itinéraire, j'y suis donc revenue pour 2 jours supplémentaires avant de rentrer au bercail, vive également la passe de train qui permet de la flexibilité!


Les clichés (au sens propre comme figuré) de Kyoto sont le palais doré, la forêt de bambous, Fushimi Inari (le long sentier aux torih orangés)... Tous rendus très populaires grâce à Instagram et autres réseaux sociaux. Plusieurs espèrent voir des geishas aussi (et ce sera possiblement en vain, puisque les services des geishas sont réservés à une certaine élite masculine japonaise). J'ai eu la chance quant à moi, d'en voir deux, très brièvement, sur de petites ruelles tranquilles du quartier Gion (j'ai pu distinguer qu'elles étaient des apprenties, des "maïkos"). Elles marchaient très vite. D'ailleurs, il est interdit de prendre des photos d'elles, si vous en croisez... à moins de demander la permission (mais je vous souhaite bonne chance, car elles se rendent travailler et semblent très pressées!).


Personnellement, c'est à Kyoto que j'ai visité les plus beaux jardins japonais (à cette période de l'année, plusieurs arbres avaient encore leurs feuilles automnales colorées, magique). J'ai vu également visité de très nombreux temples, qui ont chacun leurs particularités. J'ai été (très brièvement) à la forêt de bambous. J'ai réalisé ensuite que partout au Japon, il y a de la forêt de bambous... C'est joli, mais j'ai nettement préféré visiter le jardin japonais à flanc de montagne tout juste à côté, offrant des vues en plongée sur Kyoto. J'ai aimé me promener tant dans les quartiers commerciaux, que dans les quartiers typiques et dans les quartiers plutôt résidentiels. Par une fin de semaine ensoleillée, il fait bon également se balader en bord de rivière. Les enfants jouent, certains se baladent en vélo, font des piques-niques...



Il y a de la restauration et de l'hôtellerie de très belle qualité à Kyoto. J'ai logé à deux endroits, différents et charmants, à l'architecture japonaise avec une touche de modernité. Et pour manger... ce fut très varié et délicieux un peu partout. Les amateurs de "nightlife" seront également servis, avec les innombrables bars et boîtes de nuit.


J'ai vu une exposition sublime au National Museum of Modern Art (http://www.momak.go.jp/English/exhibitionArchive/2019/434.html), un bonheur complet pour les yeux (cette exposition est malheureusement terminée, mais ma compréhension est qu'elle allait être présentée ailleurs au Japon, si jamais vous tombez dessus...). Plusieurs impressionnantes peintures/encres sur soie très délicates, avec de fins détails, fascinant. J'y ai passé un très beau samedi matin.


Le musée d'histoire est intéressant (quoique très petit - et je recommande un audioguide ou une visite guidée car les inscriptions ne sont pas toutes traduites), de même que celui des mangas! Je suis également tombée par hasard sur un musée de photographie très beau (très petit... et gratuit!).



Un moment fort de mon séjour fut la découverte d'un immense cimetière bouddhiste à flanc de montagne. Paisible, magnifique, surprenant. Il n'y avait personne... et 200 mètres plus loin, un temple et des rues fort courus des touristes, étaient bondés.




Aussi, j'ai décidé de passer une soirée avec une guide privée japonaise parlant anglais. Celle-ci ayant vécu à New York et à Florence en Italie, son anglais était impeccable et elle était très ouverte aux discussions. J'ai vraiment passé du bon temps avec elle, malgré le froid mordant. L'un des grands thèmes de cette visite était les geishas. J'ai appris énormément de choses sur elles, mais elle a également répondu à mes questions sur les relations homme-femme, la religion, la famille, etc. Je ne fais pas toujours de visites guidées dans mes voyages, mais je crois que pour le Japon, c'est quasi nécessaire, si l'on veut apprendre plus sur la culture. En effet, la barrière de la langue, combinée avec la nature réservée des japonais, fait en sorte qu'il est difficile d'obtenir des réponses à ses questions. Et au fil de mes observations et des jours qui passaient, des questions, j'en avais de plus en plus!


Kinosaki Onsen


Ici, ce ne fut qu'un bref arrêt. Je souhaitais en fait aller dans une station thermale pour essayer (à tout le moins) un onsen. Depuis Kyoto, un train direct s'y rend (près de 3 heures de trajet).


Je suis heureuse d'être allée, car j'ai l'impression que bien peu de voyageurs québécois y ont mis les pieds. Par contre, j'ai essayé un ryokan et j'ai eu une petite déception. Comme j'ai organisé mon voyage un peu en dernière minute (moins d'un mois à l'avance), les disponibilités étaient limitées. J'ai donc pris ce qui me semblait le mieux côté rapport qualité/prix, mais cela s'est avéré trop cher pour ce que c'était, selon moi, sans compter que peu de choix s'offraient à moi. Mais maintenant que j'y ai mis les pieds, j'y retournerais, mais dans un autre des ryokan que j'ai repéré... en réservant bien à l'avance cette fois!


Aussi, j'aurais tendance à faire l'expérience ryokan plutôt à deux (entre amis ou en couple), ou en famille, que seule. Question de rentabiliser l'investissement, mais aussi de partager l'espace (la chambre du ryokan est souvent immense - pour ma part elle était plus grande que mon appartement à Montréal et je m'y suis sentie un peu seule et perdue...). J'ai plutôt aimé porter le kimono que j'ai choisi à mon arrivée (une fois que j'ai pu comprendre comment le porter!). Et le repas kaiseki (plusieurs services, très raffiné, composé principalement de diverses variations sur le thème du crabe) était délicieux. Les propriétaires du ryokan étaient d'une extrême gentillesse. Le onsen (dans un bain en cèdre) a fait beaucoup de bien. Mais pour moi... tellement chaud que mon passage y fut bref.


La ville de Kinosaki Onsen est très touristique (tourisme japonais et non international). La rue principale, avec son canal, est fort jolie et doit l'être encore plus lorsque les cerisiers sont en fleurs. Mon activité favorite fut de gravir l'une des montagnes environnantes (par un sentier d'escaliers - l'option téléférique est disponible pour les personnes qui n'auraient pas la forme nécessaire). En haut, je me suis assise longtemps à admirer les montagnes et... la mer, au loin.



Osaka


Osaka, c'est la ville rebelle du Japon. Je l'ai explorée pendant trois journées et j'en ai passé une quatrième à explorer Nara (facilement accessible en train, à nouveau). Rebelle, car les gens y sont un peu moins polis, mangent dans la rue, traversent sans attendre la lumière verte (des choses fort banales pour nous, mais pas pour les japonais).


Là aussi, j'ai passé une journée avec un guide. Cette fois, un guide français, marié à une japonaise et vivant dans la région d'Osaka depuis longtemps (il parlait japonais, aussi). Encore une fois, j'ai appris d'innombrables choses. Sur les relations homme-femme à nouveau, ainsi que sur les quartiers d'hôtesses, la mafia japonaise, la prostitution (vraiment très présente, malgré qu'elle ne soit pas apparent comme en Thaïlande, par exemple). Moi qui est fan de cimetières, j'ai pu tout savoir sur les (très étonnants) rites funéraires japonais à la sauce bouddhiste. J'ai également posé plusieurs questions sur les relations de travail, la vie quotidienne, l'architecture et généralement le pourquoi du comment de maintes choses. Il m'a fait visiter des quartiers où je ne serais probablement pas allée par moi-même, aussi. J'ai été enchantée de cette journée.


De façon générale, j'ai aimé Osaka, mais elle m'a déçue sous certains points. J'avais lu qu'elle était reconnue pour sa gastronomie, mais c'est là où j'ai le plus mal mangé (j'ai probablement été malchanceuse, ceci dit). De façon générale aussi, mes contacts avec les japonais ont été plus difficiles à Osaka qu'aux autres endroits visités. Par contre, j'ai vraiment apprécié la petite "folie" régnant sur la ville. Le marché Kuromon a beau être achalandé, j'y ai flâné et y ai passé un très bon moment entre les étals de fruits de mer et de choses à manger plus ou moins étranges.


Le quartier Dotonbori est à voir, c'est celui avec les grandes publicités lumineuses. J'ai été voir le château d'Osaka, toutefois je ne recommande pas de faire la visite de celui-ci, c'est peu intéressant et pas très joli (pas du tout en fait). Par contre, marcher dans le parc qui l'entoure est vraiment bien. Les quartiers Amerikamura (remarquez les lampadaires si vous y allez - et j'y ai même joué au pinball), Shinsekai et Nakasaki ont été mes préférés à parcourir à pied (avec un faible pour Nakasaki, avec son côté un peu "tout croche", plus Asie telle que je la connais)!



À savoir sur Osaka: la ville fut presqu'entièrement détruite pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Donc, si vous cherchez l'architecture traditionnelle japonaise, ce n'est peut-être pas la ville à privilégier. Toutefois, son contraste avec Kyoto est à expérimenter absolument.


J'ai vraiment trouvé la ville de Nara, en escapade d'une journée ensoleillée à la lumière parfaite, particulièrement belle. Les sanctuaires à flanc de montagne sont à parcourir, avec les centaines de cerfs qui y circulent en liberté. De très nombreux temples y sont situés, de même que des musées. En fait, avoir su que ce serait aussi charmant, j'y aurais passé une nuit, en plus d'une simple journée. Aussi, contrairement à Osaka, il reste toujours des immeubles à l'architecture traditionnelle dans de très beaux quartier. Possiblement était-ce en raison de la basse saison (j'y étais pratiquement à la mi-décembre), mais il y avait assez peu de visiteurs et c'était vraiment tranquille et agréable.



La solitude japonaise


Le Japon est une excellente destination pour voyager solo. Les japonais vont souvent manger (ou boire) seuls et les restaurants ont généralement un long bar où se sustenter. Vu la barrière linguistique ainsi que la retenue japonaise évoquées plus tôt, les contacts avec les locaux (autre que de brèves formules de politesse) peuvent s'avérer assez rares (et précieux!). En combinaison avec le décalage horaire extrême (+14 heures), dans les premiers jours, on se sent littéralement Lost In Translation (le film de ce titre est à voir avant d'aller au Japon)... et un peu seul parfois.


Comme j'essaie de voyager le plus possible un peu hors sentiers battus et que j'aime observer, je pouvais passer quelques jours sans avoir de véritables conversations et j'ai trouvé cela difficile par moments. Cela m'a amenée à aller quelques fois dans des bars plus touristiques, simplement pour parler un peu (depuis quelques temps, je ne me gêne pas du tout pour parler à des inconnus, chose que je n'aurais jamais fait auparavant!). Je me suis inscrite également deux fois à des "Expériences AirBnb", permettant de rencontrer des locaux et d'autres voyageurs... ainsi que les deux visites avec des guides privés dont j'ai parlé plus tôt.


J'ai eu l'impression que les japonais eux-mêmes éprouvent de la solitude. Aujourd'hui, la population est vieillissante, le taux de célibat chez les jeunes est élevé. Les gens passent énormément de temps au travail. Ils se divertissent dans des salles de jeux vidéos, dans des casinos (des activités solitaires). Plusieurs hommes vont rechercher la compagnie d'hôtesses (des dames de compagnie qu'on paie à l'heure dans certains bars)... le même service existe pour les femmes, dans une moindre proportion. Le taux de suicide est très élevé est plusieurs boivent beaucoup (trop).


Ceci dit, c'est une également, à mon sens, une excellente destination pour... les amoureux. En effet, on peut s'y sentir, malgré le tumulte, dans une petite bulle. Les jardins japonais, l'ambiance feutrée de certains restaurants, l'architecture, l'art, l'histoire même, inspirent le romantisme, particulièrement avec les feuilles automnales colorées ou les cerisiers en fleurs (que je n'ai pu voir qu'en photographie).


En quittant le Japon, j'étais heureuse de rentrer chez moi (ce qui est pour le moins rare, pour ne pas dire que cela n'arrive jamais). Pourtant, quelques jours après mon retour, certaines choses me manquent déjà... la propreté et la ponctualité du métro, les rues animées, les jardins, voire même certains plats, malgré le fait que j'en ai eu un peu marre sur place par moments! Je retournerai certainement au Japon. Il y a des endroits fabuleux pour y faire de la randonnée (la péninsule de Kii, notamment) ou admirer des oeuvres d'art contemporain en plein air, comme sur l'île de Naoshima. Vu la période de l'année un peu froide et surtout que j'aime prendre mon temps et observer, je me suis concentrée sur autre chose, mais je suis convaincue que ces endroits valent le déplacement et j'y retournerai pour cela.


Bref, au Japon, soyez curieux, allez vous promener dans les rues étroites, faites glisser les portes coulissantes, essayez. Si vous voyez des immeubles en hauteur, n'hésitez pas à aller voir, grimpez les étages, on peut y avoir de belles surprises. Laissez de côté une rue achalandée et bifurquez dans les ruelles étroites. Faites au moins une ou deux visites avec un guide aussi, cela vaut vraiment la peine (et si jamais vous voyagez seul, cela vous fera de la compagnie par la même occasion). Le Japon peut être un peu intimidant au début, mais vous ne serez pas déçus. Il est à la fois traditionnel et d'un modernisme un peu dépassé, froid, gris et coloré, déroutant, envoûtant. J'ai adoré.



















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