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  • Photo du rédacteurMarjorie Béchard

Road trip en Afrique australe: Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe et Botswana (1ière partie/2)

Dernière mise à jour : 18 mars

J'ai eu récemment une opportunité qui ne se refuse pas: accompagner quelqu'un à travers une idée un peu folle, parcourir, sur une période de cinq semaines, une partie de l'Afrique australe - le voyage était planifié depuis un moment déjà. Le but ultime: voir les chutes Victoria. Plus de 9000 km, en véhicule, accompagnés d'un chauffeur-guide. La Namibie était déjà sur ma liste de souhaits depuis longtemps. Est-ce que je recommanderais de faire un tel voyage seule? Peut-être pas. J'expliquerai un peu pourquoi au fil de mon récit.

 

Afrique du Sud


Le départ est le 9 janvier 2023 (un lundi en fin de journée). De Montréal, on se rendra à Zurich (Suisse), puis à Johannesburg, pour finalement prendre un dernier vol (domestique) vers Port Elisabeth (Afrique du Sud). Nous arrivons à destination... le mercredi en après-midi. C'est un très long trajet, +7h de décalage horaire. Donc, on ne fait certainement pas un tel voyage avec peu de jours de congé en poche - nous avons la chance de travailler à notre compte, en télétravail, donc pas de problème en vue.


Notre chauffeur-guide, Don, nous accueille à l'aéroport. Nous nous rendrons en premier lieu près de Grahamstown, chez Majeje Safaris Africa. Une réserve privée de plus de 50 km carrés ("game reserve"), appartenant à des québécois de surcroît. Ce sont eux, des amis de la personne que j'accompagne, qui ont organisé le périple. Le lieu est calme et paisible, la végétation est plutôt luxuriante, ce à quoi je ne m'attendais pas - mais c'est la saison des pluies, ceci expliquant donc cela. On pourra ici se reposer pendant 48 heures et se remettre un peu du décalage horaire. Les tentes sont belles et très confortables. Les repas délicieux: ici, aucun choix, le chef nous concocte des plats différents à chaque jour (souvent, de la viande sauvage) et se servent à une table communale où des membres du personnel s'assoient avec nous. On en profitera aussi pour faire notre premier safari ("game drive"), en fin de journée. Magique. Girafes, cape buffalo, zèbres, toutes sortes d'antilopes, phacochères, des oiseaux et j'en passe, j'ai l'impression d'être dans un documentaire du National Geographic! Le coucher de soleil, avec un orage grondant au loin, est particulièrement spectaculaire. Nous marchons même à proximité des girafes, c'est impressionnant.



De là, nous nous dirigeons vers le Addo Elephant National Park. J'adore les éléphants... j'avais eu la chance d'en côtoyer lors de mon voyage au long cours en Asie du Sud-Est. J'étais curieuse de voir des éléphants africains, un peu plus gros (et aux plus grandes oreilles!). On fait le safari par nous-mêmes, avec le véhicule du guide. Celui-ci est un chasseur professionnel. Donc, disons qu'il a l'oeil pour voir les animaux et nous donnons moult détails sur chacun d'eux! Nous observons de très nombreux éléphants dans le parc (dont des bébés!) mais aussi d'autres animaux. Nous passons une bonne demie journée dans le parc. Je suis comme un enfant là-dedans et je suis parfois émue. Les éléphants sont, de loin, mes animaux favoris. Ils suscitent ma curiosité avec leur côté émotif et leur grande intelligence.


On reprend la route. Nous voyons parfois des citronniers, orangers, etc, quasi à perte de vue. Aussi, des townships (immenses, on pourrait probablement traduire cela par des bidonvilles). La pauvreté est frappante, mais malgré tout, certaines portions de ceux-ci semblent plus aisées (jardins, fleurs, etc. ornent la devanture de certaines habitations). Ce ne sont pas des endroits où s'arrêter sans tour guidé spécialisé - la criminalité est élevée et les touristes, pas toujours les bienvenus. L'objectif est de se rendre à l'entrée de la fameuse Garden Route, à Tsitsikamma. On s'arrête pour marcher à pied sur un pont ceinturé de falaises qui me paraissent d'une profondeur infinie (j'ai la vertige, mais c'est si beau que je passe par-dessus). Nous dormons au Tsitsikamma Village Inn, très joli, j'apprécie l'aspect colonial des différents bâtiments construits autour d'un joli jardin. Et je goûterai mon premier steak d'autruche : délicieux. Je souligne que le prix des aliments est bas: un souper avec bouteille de vin est infiniment moins cher qu'au Canada.



Le lendemain est une journée assez intense, beaucoup de choses au menu! Premier arrêt : The Tsitsikamma Big Tree Gateway, pour voir des arbres vieux de plusieurs centaines d'années. On en profite pour se délier les jambes et marcher quelques kilomètres en forêt. Sur la Garden Route, on arrête aussi dans un refuge pour félins (Jukani). À refaire? Peut-être pas (personnellement, je n'aime pas tellement voir des animaux en cage, si rares, en détresse et bien traités soit-ils). La route du jour est superbe - on arrête souvent pour faire quelques pas et prendre des photos. En bord de mer, on arrête pour un lunch (qui est quasi l'apéro, à l'heure qu'il est!) à Knysna, pour des huîtres locales et du vin blanc, notamment (pas plate du tout). Plus loin, à Wilderness, les vues en plongée sur l'océan sont incroyables. On finit par arriver à Mossel Bay pour passer la nuit. Je ne sais comment, mais je trouve l'énergie pour travailler avant de souper... j'anticipe que le lendemain sera pour moi un coup de coeur et que je ne voudrai pas ouvrir mon ordinateur, donc pas le choix.



C'est à Stellenbosch que nous allons ensuite, région viticole reconnue mondialement. Au Québec, on peut goûter des vins d'Afrique du Sud, mais ils ne sont pas très nombreux sur les tablettes et parfois, d'assez mauvaise qualité je dois dire. Mais sur place, c'est une autre histoire. Plusieurs productions intéressantes. L'environnement est spectaculaire, des vignes avec d'immenses montagnes en toile de fonds, les photos parlent d'elles-mêmes. J'ai suivi beaucoup de cours sur le vin (au moins 200 heures à l'ITHQ pendant la pandémie) et j'ai vraiment un faible pour les visites de vignobles. Nous nous attardons chez Lanzerac. Lunch, marche à travers les ceps, visite des caves, dégustation... je suis plus que ravie. Le centre historique de Stellenbosch est à voir, avec ses maisons à l'architecture coloniale et leurs jardins colorés très bien entretenus. D'ailleurs, ce soir-là, nous dormirons dans un de mes hébergements coup de coeur du voyage: le Bonne Esperance. Beaucoup de cachet, chic et de bon goût, déniché après avoir visité l'hébergement qui avait été réservé à l'avance et pas du tout à la hauteur des attentes. Le seul hic est d'arriver tard et de devoir quitter dès le lendemain! Je passerais plusieurs jours ici à flâner. Mention spéciale au restaurant The Fat Butcher, qui vaut le détour pour le repas du soir, nourriture, vin et service impeccables. Il va sans dire que de nombreux restos et bars à vin se trouvent à Stellenbosch. Avec tous les domaines à visiter, il y a de quoi faire pour les épicuriens.



Départ vers Cape Town! Stellenbosch n'en est pas bien loin, mais nous prenons la route panoramique qui longe l'océan et nous arrêtons de multiples fois avant d'arriver à destination en milieu d'après-midi. Nous observons les fameuses cabines colorées en bord de mer, très "instagrammables". Les pingouins de False Bay me ravissent (ils sont à l'état sauvage et côtoient les baigneurs à la plage). Les babouins n'hésitent pas à traverser la route à tout moment. Il fait beau et chaud. On veut visiter Cape Point et le Cape of Good Hope Nature Reserve - cela s'avérera impossible ce jour-là. Le système d'émission des billets est hors service et une file de voiture s'allonge et s'allonge. On ira plutôt à Table Mountain. Après une montée en téléphérique, la promenade au sommet avec les vues sur Cape Town, l'océan et la nature environnante valent la peine. Je craignais l'attrape-touriste: mais non, j'ai adoré! De retour en bas, on va visiter à pied le quartier coloré de Bo-Kaap en fin de journée: la lumière est parfaite pour les photos. Pendant ce temps, le guide reste dans le véhicule pour garder nos bagages: ce serait trop risqué de tout laisser là sans surveillance. On dépose nos affaires à notre guest house, puis nous allons souper dans le quartier du Waterfront, très animé pour un lundi!


Après avoir fort peu dormi, je suis réveillée dès 5h du matin pour travailler. Il faut vraiment savoir qu'en Afrique du Sud, il y a de graves problèmes de coupures de courant, la plupart du temps, planifiées. Donc, selon un horaire établi, plusieurs heures par jour, il n'y a pas d'électricité (donc, pas de wifi non plus). Il en est de même, parfois, de l'eau. Certains hébergements ont des génératrices, panneaux solaires, réservoirs d'eau, etc pour pallier à la situation, d'autres pas (tout comme la population d'ailleurs). La conduite en ville devient périlleuse, puisque les feux de circulation ne fonctionnent donc pas non plus (et en tant que piéton, j'éviterais de me promener à la noirceur). La plupart des restos opèrent tout même, mais pas tous. Il faut donc avoir cela en tête en planifiant le voyage. La patience est notre meilleure alliée car non, cela ne va pas toujours tel que prévu. Les sud-africains font preuve d'une grande résilience pour endurer le tout. Des problèmes de gestion et de corruption sont à la base de tout cela - aussi, il semblerait qu'on vende de l'énergie à la Namibie et au Botswana, qui eux, ne subissent pas de telles coupures...


Nous quittons tôt car beaucoup de route est à faire pour nous rendre dormir à Porth Nolloth, qui sera notre dernier arrêt avant la Namibie. Nous prenons la Cape Namibia Route. Le paysage change complètement: nous sommes désormais dans un milieu désertique. À Porth Nolloth, nous retournons toutefois en bord de mer. On y observe un phénomène rare: un éléphant de mer se prélasse sur des rochers. Les locaux sont rassemblés pour le voir. Je ne pensais pas voir un tel animal dans ce périple! La température est brumeuse, fraîche et venteuse, malgré que ce soit l'été, un coupe-vent est de mise. Nous rencontrons aussi les pêcheurs locaux. Il y a peu de restaurants et de choses à faire, il s'agit d'un court arrêt pour s'en aller vers mon bonbon: la Namibie.


 

Namibie


Après cette semaine bien remplie en Afrique du Sud, nous traversons sans encombres la frontière terrestre vers la Namibie, où nous passerons les 10 prochains jours. Je suis renversée par la beauté des paysages. Nous sommes du côté de Tsau Khaeb National Park, Orangemund... Nous passerons la journée à rouler (et arrêter beaucoup!) dans le désert. Les haltes pique-nique sont impeccables. Les troupeaux d'autruches me font sourire. Je me sens comme sur une autre planète. On ne voit presque personne. Environ 2,5 millions d'habitants pour un immense territoire. Dès l'arrêt lunch, je constate que les namibiens sont très gentils, accueillants et souriants. Nous croisons des ruines dans le désert. Les bâtiments délabrés, isolés en plein déserts, sont inoubliables et permettent de la photo artistique impressionnante. Nous nous rendons en fin de journée à Luderitz, en bord d'océan, connue pour son architecture coloniale (allemande), où nous dormirons. La guest house, en bord de mer, permet et de marcher un peu et d'observer l'océan, un phare, le coucher de soleil... Je me sens bien ici, je me promène un peu seule, cela me paraît bien plus calme que l'Afrique du Sud. En soirée, bien sûr, nous nous régalerons de fruits de mer.


Fait à noter important: dès la première journée, nous n'avions pas de réseau. Même avec une carte SIM, ce n'est pas l'endroit pour être connecté! Prévoir carte routière et/ou téléphone satellite. Il est donc préférable ne pas voyager seul: si on tombe en panne quelque part (qu'on a un malaise, peu importe), il vaut toujours mieux être au moins deux personnes, sachant qu'on croise souvent très peu de gens pour nous aider. L'obtention d'une carte SIM est un défi: cela nécessite un passage au poste de police pour la signature d'un affidavit (!) et beaucoup d'attente chez le fournisseur local. Et non: il n'y a pas de e-SIM en Namibie. Conseil: prenez donc des vacances de déconnexion si vous le pouvez... de toute façon, c'est si beau et dépaysant, vous ne le regretterez pas.



Le lendemain matin, je dois sauter par-dessus une escapade en bateau pour observer dauphins, flamants roses, etc.: j’ai l’estomac complètement à l’envers et ça ne va pas, mais le reste de l’équipage en profite bien! Je me repose pour pouvoir me rendre à l’activité de fin d’après-midi: la visite d’un ancien village minier en plein désert. La visite avec une guide sur place est intéressante et elle vaut vraiment la peine.


Nous prenons ensuite la route (qui sera longue). Nous allons cette fois dans un lodge du côté de Sossusvlei. La route est un safari en soi: on verra beaucoup d’antilopes de toutes sortes, des zèbres, etc. Fait charmant: nous croisons des champs de melons d’eau jaunes et sous le ciel bleu, c’est de toute beauté. Des chevaux sauvages aussi. La route n’est pas toujours en bon état, très cahoteuse. Le fait d’avoir un 4X4 prend tout son sens sur les routes secondaires - nous arrêtons aussi aider des américaines aux prises avec une crevaison. On arrive au lodge (trop) tard, il fait nuit, mais la route au coucher du soleil était magnifique. L’endroit est charmant et on est bien accueillis. L'accent est particulier, on parle un anglais très lent en Namibie. Loin de tout, les employés cuisinent pour nous. Oh joie: le lendemain sera jour de repos complet sur place - on dort 2 nuits au même endroit pour la première fois depuis le début du road trip. Je suis soulagée - je vais travailler (bien sûr), mais aussi profiter un peu de la piscine et des zèbres qui se promènent tranquillement. Je craque aussi pour l’un des chatons de la propriété. On fait une brassée de lavage pour nous: bref, on avait besoin de se poser un peu! Fait inusité: en après-midi, alors qu’on travaille sur la terrasse, nous sommes surpris par une tempête de sable! Le vent se lève (le sable aussi!) et ça se termine par un orage. C’est quelque chose à voir.



On se lève extrêmement tôt le jour suivant. Le but: explorer le Namib-Naukluft National Park. Les images en sont connues à travers le monde: pour les dunes de sables et la fameuse Dead Vlei. Je suis vraiment heureuse de voir cela, j’en rêvais. La lumière du matin est indescriptible. Nous étions loin du parc: il y a un seul lodge dans le parc (luxueux et cher de ce que j’ai compris) - mais cela peut valoir la peine pour y être le plus tôt possible le matin. Il y a aussi des emplacements pour faire du camping. J’ai monté sur une dune - nus pieds au début, mais dès 9h30AM, il est déjà tard et cela devient trop chaud, il faut remettre les chaussures. Les arbres au milieu de nulle part, noirs, rabougris, témoignent d’une autre ère. Tout est fabuleux, c'est certainement parmi les très beaux trésors naturels vus dans ma vie.



Après le parc, la route, traversant le tropique du Capricorne, nous amène à Windhoek. Les routes sont plutôt mauvaises ce jour-là - mais toujours, des paysages époustouflants. Encore une fois, deux nuits au même endroit. À refaire… j’éviterais. Je n’ai pas particulièrement aimé la capitale namibienne, surtout sachant les beautés naturelles qui sont ailleurs. Mais, cela nous permettra au moins de visiter un township avec un tour guidé local en minibus. À fenêtres fermées… mais au moins, nous pourrons arrêter dans un marché et manger de la nourriture locale. Nous arrêterons aussi voir les monuments importants de la ville. Suggestion resto: Butcher Block. C’est bon et très animé: réservation requise.



Après la capitale, nous nous dirigeons vers ce qui sera un endroit coup de cour: Swakopmund. Ville coloniale en front d'océan (comme Luderitz), mais autrement plus belle et intéressante. Si on a le choix entre les 2: Swakopmund est l'endroit où aller - une route en plein désert mène à cette station balnéaire. Grand coup de coeur aussi pour notre hébergement: @theSea Guesthouse. Les chambres sont très confortables, bien décorées et la nôtre offre une vue sur la mer. À pied, on peut facilement se promener sur le bord de l'eau (sur une belle promenade aménagée). Il y a des camions de bouffe de rue (Fork 'N Nice, meilleur fish&chips à vie pour moi!), plusieurs restaurants et des boutiques souvenirs à distance de marche. Et ici, c'est plus sécuritaire que dans la capitale: c'est tout à fait correct de marcher dans la rue même en fin de journée.


L'architecture est très belle et par hasard, je croise un grand cimetière et j'y arpente (avec le guide cette fois), les allées pendant un bon moment. Aucun touriste ici, il va sans dire. C'est aussi beau qu'un jardin botanique. C'est un peu triste toutefois, car sont souvent inscrits des noms de jeunes enfants sur les pierres tombales. Je visite aussi un grand marché d'artisanat à ciel ouvert, mais attention: le harcèlement des marchands est intense! J'y suis allée seule et j'ai fini par me sauver, non sans avoir acheté un beau petit éléphant sculpté dans le bois. On a aussi rencontré un artiste sur place dans la rue, il dessinait de très belles esquisses au fusain, un beau souvenir local à rapporter. J'ai bien aimé le Swakopmund Museum, très intéressant pour apprendre sur toutes sortes de sujets, dont l'histoire de la ville et de la Namibie. Le 2e jour, on prend aussi un moment en matinée pour aller à Walvis Bay voir... des flamands roses par milliers! Si beaux. On s'y rend en roulant près des dunes de sable qui longent la mer. Bref, ce sont deux très belles journées qu'on passe ici.



Le jour suivant est bien chargé (sommes-nous surpris?!). On part tôt le matin pour se rendre à Cape Cross, LE lieu par excellence pour voir des phoques. Sur la route, on croise des épaves, mais le temps est si brumeux qu’on ne voit pas très bien (donc, pas de photos!). Cape Cross, pour moi, est décevant. Oui, des phoques par milliers… mais sans plus. Certains sont morts, donc les carcasses en décomposition confèrent à l’endroit une odeur d’outre-tombe. Le détour sur notre itinéraire est quand même long pour voir ça… il fallait le faire mais, je n’y retournerais pas. Heureusement, on ne dort pas là (nous avons modifié l’itinéraire du guide pour plutôt passer 2 nuits à Etosha - et nous ne le regretterons pas). J’adore la route vers Etosha. Le ciel finit par se dégager. Nous voyons… une pancarte de traverse d’éléphants! Je taperais des mains comme un enfant (même si nous n’en rencontrons pas). On voit des animaux (toujours), de la végétation différente, mais aussi de nombreux villages traditionnels. Et ici, pas de touristes, les gens vivent selon un mode de vie qui nous apparaît pour le moins pauvre et frugal. On finit par arriver au Etosha Safari Lodge. Le pavillon principal offre une vue en plongée sur une vallée. Wow. J’adore l’endroit. Ici, on mange plutôt varié puisqu’il y a un buffet le soir (la cheffe cuisine la viande à la minute, donc c’est bon et très frais). On prend la fin de l'après-midi pour se reposer. Je vais brièvement à la piscine où je rencontre une namibienne qui vit maintenant en Suède. Fort sympathique, elle me raconte qu'elle trouve difficile de retrouver le mode de vie local lors de ces visites avec son mari, surtout pour le côté du statut de la femme, bien différent du nôtre… j’en profite pour lui dire à quel point j’aime le pays et ses habitants jusqu’à maintenant et elle semble ravie. Très belle rencontre.



Le lendemain, on travaille le matin, mais nous avons réservé un safari en après-midi avec un véhicule et guide local, question de rien manquer d’Etosha. Nous ne sommes qu’à quelques kilomètres du parc. Nous voyons… des lions! Beaucoup de lions. Sous un orage de pluie glaciale, si drue qu’on croirait de la grêle à un certain moment. Avec le véhicule ouvert, malgré les imperméables, nous sommes bien trempés. Mais les lions compensent largement. Ils semblent avoir repéré des proies au loin. On les observe pendant un très long moment. Nous voyons aussi des centaines de springbok, une variété d’antilopes qui… saute! Ils sont hilarants, surtout les bébés qui bondissent partout. Des girafes sont aussi au programme. Et même un rhinocéros (un peu loin pour prendre une photo décente). Bref, on ne s’ennuie pas, et on rentre au coucher du soleil. Avec la pluie qui est tombée, la lumière est magique. Pour les safaris, la fin de journée est définitivement mon moment favori (d’autant plus que je ne suis pas une fille du matin et que les levers à 5h ne sont pas mon fort, mon compagnon pourrait confirmer!).



Sonne le réveil du départ du lodge. Je serais restée un jour de plus pour revoir les animaux en fin de journée et profiter de la piscine. Mais bon… on quitte, mais on va traverser le parc à nouveau (sur une autre route, le parc est immense), pour sortir de l’autre côté et rouler jusqu’à Grootfontein. Nous verrons moins de choses intéressantes pour les 2 prochains jours: nous avons beaucoup de route à faire pour aller au Zimbabwe voir les chutes Victoria. On voit moins d’animaux à Etosha: plus tard en matinée, c’est moins propice à cela, il fait trop chaud. L’hébergement à Grootfontein est une guesthouse aménagée dans une maison Afrikaners des années 30. Charmant: le cachet a été préservé et le jardin, surtout, est magnifique. Notre hôte cuisine pour nous et on soupe à la table commune avec un groupe d’ingénieurs namibiens, c'est sympathique de discuter avec eux et notre hôte. Je vais me coucher tôt, on doit se lever de bon matin pour se rendre dans le delta de l’Okavango, dernier arrêt avant d’aller traverser la frontière. On ne profitera pas vraiment de l’endroit: par choix on s’est concentrés sur autre chose - on doit aussi travailler un peu car on a pris du retard (avec raison, ce n'est pas tous les jours qu'on peut faire un tel voyage!). Petite déception en Namibie: ne pas avoir vu d'éléphants?.. Mais non! Surprise, nous en croisons sur la route tout juste avant le Zimbabwe. Une bonne étoile doit briller pour moi quelque part.



Je m’arrête ici: après la Namibie, nous en sommes à la moitié du voyage. J’ai adoré la Namibie. À refaire, je resterais plus longtemps. J’aurais aimé voir des canyons, entre autre chose. J’aurais aussi passé plus de temps dans des lodges, pour partager mon temps entre repos et exploration. J’ai toujours eu en tête que les lodges sont des endroits chics et chers. J’avais tout faux: il y en a pour tous les budgets. Aussi, nous avons voyagé hors haute saison : cela nous a permis de modifier l’itinéraire… et d’avoir parfois de très bons prix (comme pour le Etosha Lodge, un très beau 4*). Apparemment, en janvier, nous sommes en saison des pluies, mais la Namibie demeure un pays désertique… donc les averses intenses parfois, ne sont rien pour empêcher un voyage. La Namibie peut très bien se faire sans guide: il suffit de louer un véhicule adéquat (j’oublierais la voiture normale, cela prend un 4X4, à moins d’être sûr de rester sur les autoroutes et on manquerait selon moi beaucoup de choses). Le camping est aussi très populaire (plusieurs véhicules sont aménagés pour ça). Nous avons parfois logé, tant en Afrique du Sud qu’en Namibie, dans des endroits très ordinaires (même du petit 2* propre sans plus) - je n’en parle pas, cela ne vaut pas la peine - mais cela nous a donné quelques bons fous rires. Pour la bouffe: j’ai souligné quand c’était particulièrement bon, mais en général, nous étions loin des hauts lieux de gastronomie. Sur la route, peu de choix et que de la malbouffe (ou presque). Il ne faut pas être pressé… on peut attendre sa commande pendant une heure parfois (ce n'est pas grave en soi, mais si on veut atteindre sa destination avant la tombée de la nuit, c'est à savoir). Il vaut donc mieux prévoir des collations. Dernier conseil: faites le plein quand vous voyez une station service. Elles sont rares. Vous ne voudriez pas tomber en panne sèche dans le désert. Les habitants vont certainement vous aider, mais encore faut-il en croiser! Prochain chapitre: chutes Victoria, Botswana et retour en Afrique du Sud.


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