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Photo du rédacteurMarjorie Béchard

D'Hanoi... vers Sapa et la baie d'Halong

Dernière mise à jour : 8 avr. 2020

Hanoi. En y mettant les pieds, je suis séduite. La capitale du Vietnam est étourdissante avec ses millions de scooters, ses klaxons incessants, son animation, sa nourriture de rue et son va-et-vient incessant. L'atmosphère qui s'en dégage est authentique malgré les touristes et le chaos me semble moins frénétique qu'à Saigon (peut-être simplement parce que les rues sont moins larges, donc un peu plus faciles à traverser). Elle me donne envie de l'explorer, à pied. En plus, elle est selon moi, très photogénique. J'arrive à l'heure du lunch. Mon hôtel est en plein centre de la vieille ville. Malgré les visiteurs, les locaux restent majoritaires et c'est pour le mieux. Je m'assois sur un tabouret sur le trottoir et goûte le fameux Bun Cha, le plat dégusté par Barack Obama et Anthony Bourdain (https://www.youtube.com/watch?v=Q-6Faib2AQQ) lors de leur passage ici. C'est délicieux. Du porc rôti sur le barbecue. On ajoute cela à un savoureux bouillon parsemé de piments et de légumes, nous donnant une délicieuse soupe. Dans des bols à part, on nous sert des nouilles de riz et de la verdure à profusion (diverses fines herbes fraîches et laitue). On ajoute les nouilles et du "vert" dans le bol de soupe, on mélange le tout et c'est délicieux. On déguste ce plat surtout le matin et le midi... mais attention, ce n'est pas bon partout. J'ai essayé à nouveau le même repas, quelques jours plus tard (en soirée en plus, erreur) et la viande était de mauvaise qualité, je n'ai pas été capable de finir mon plat qui me dégoûtait un peu. Donc, lorsque vous avez trouvé votre endroit de prédilection, où c'est bon, retournez-y et vous éviterez les mauvaises surprises. Prix à prévoir pour ce délice? Environ 2$.


Mon premier après-midi ici se déroule à flâner dans la vieille ville. Passage par le marché, puis en bordure du petit lac Hoan Kiem (un joli parc l'entoure, très vert, il y a plusieurs bancs où on peut tranquillement lire ou prendre un café). Je me promène à travers les rues et ruelles de la vieille ville. Il y a énormément de boutiques intéressantes où acheter toutes sortes de souvenirs et de babioles. Pour le repas du soir, j'essaie... de la pizza, pour la première fois de mon voyage. Une amie m'a recommandé le Pizza 4P's (réservation recommandée http://pizza4ps.com, restaurants à Hanoi, mais également à Saigon et à Da Nang) et je n'ai pas été déçue. Les pizzas sont cuites au four à bois et il y a quelques bons choix de vins au verre. C'est très bon... pas autant que ma pizza préférée à Montréal, mais c'est une agréable surprise. J'ai même pris un dessert (il y a beaucoup de choix), une tarte au citron et elle était tout à fait délectable. Est-ce que je me sens coupable de ne pas manger vietnamien? Non. Après 2 mois à ne manger pratiquement que de la nourriture locale, on dirait que j'ai envie d'autre chose depuis quelques jours. Surtout considérant que la nourriture, chez nous, est si variée, il peut devenir lassant de manger des variations sur un même thème pendant quelques mois (malgré que tout soit très bon, cela fait tout de même beaucoup de nouilles et de riz!).



Le lendemain, je souhaite voir les différents sites touristiques de la ville, sans nécessairement tout visiter, mais à tout le moins faire un peu de repérage. Réalisant les distances, je me décide à prendre l'autobus touristique "hop on hop off". Je voulais prendre un taxi mais mes expériences avec les chauffeurs sont tellement mauvaises que ça me rassure de ne pas avoir à négocier et stresser pendant tout le trajet. Je peux donc voir le Temple de la Littérature, le mausolée d'Ho Chi Minh, le West Lake, les musées, l'architecture d'influence française, etc. Je choisis une visite du Musée des femmes, qui m'a été recommandé par ma guide étudiante d'Hué. Avec l'audioguide, c'est vraiment intéressant. Cela permet à nouveau de mesurer l'importance des femmes dans ce pays, qui ne reçoivent absolument pas tout le mérite qui devrait leur être dû. Les sections les plus intéressantes traitent du mariage, de la famille, de la naissance, de la vie quotidienne, des costumes, aussi. Malheureusement, il faut garder son côté critique ouvert lors de la visite, car lorsque l'on se met à parler de la Guerre du Vietnam, on ne parle que d'un côté de la médaille (encore), comme si les héroïnes de guerre n'étaient que du côté communiste (et rien de l'autre).



La température est très fraîche ce jour-là. Donc, après ce tour de ville et le musée, j'entame une tournée de cafés. Difficile de vous en recommander un plus qu'un autre, j'en ai fait plusieurs et la décoration est souvent sublime, dans des bâtiments historiques. Osez monter des escaliers ou passer à travers un corridor étroit d'une ruelle - c'est là que, biens cachés, les plus jolis cafés sont en général situés. C'est à Hanoi que je me décide (finalement) à essayer le traditionnel "egg coffee". À ma grande surprise, j'aime beaucoup. Je comparerais la texture à de la meringue non cuite sur le dessus, avec le café en-dessous. C'est très sucré. Pratiquement un dessert, à mon avis (ça tombe bien, j'ai bien peu mangé de dessert depuis le début de mon voyage et je commence à avoir de petites envies de sucre).



Le midi, à Hanoi, j'ai bien aimé mangé un sandwich ban mi sur le pouce. Si peu cher (entre 1$ et 2$). Mon préféré est le ban mi "pate" - le pain est tartiné d'un pâté maison (je préfère ne pas trop imaginer le contenu du pâté, l'important est le goût) et on sert avec ça un sauce un peu piquante, des légumes... le tout varie selon le comptoir. Autre écart culinaire en soirée plus tard pour un restaurant... mexicain. Taco de porc, guacamole, ceviche. Tout est frais et bon. La texture des tortillas et des nachos n'est pas exactement au point mais... on pardonne facilement en arrosant le tout d'une margarita, qui elle, est parfaite.


Je souhaitais faire une activité spéciale pour découvrir la ville un peu hors des sentiers battus. J'ai ici opté pour un cours de photographie, déniché sur Expériences AirBnB. Nous étions deux étudiants seulement avec le guide photographe. Le cours est surtout basé sur les portraits de vietnamiens en action et non simplement les paysages ou l'architecture. J'ai appris plusieurs choses intéressantes (combien de fois le guide m'a répété de m'approcher plus des gens). Normalement, j'éprouve un malaise à photographier les gens sans permission, mais avec le guide, je me sens un peu plus confortable et je trouve les résultats franchement intéressants. Nous visitons, entre autres choses, un marché local où les touristes sont peu nombreux. Nous déambulons également dans des ruelles étroites. La matinée débute (et se termine) par un excellent café. J'ai trouvé cette balade très enrichissante. À essayer, si vous souhaitez visiter la ville autrement. Je partage avec vous les résultats de mon cours, ci-bas.



J'ai passé cinq nuits à Hanoi... entrecoupées de séjours dans les montagnes de Sapa, puis sur la baie d'Halong. Donc au final, c'était bien peu, n'arrivant souvent le soir que pour dormir... j'aurais pu passer plus de temps à Hanoi pour mieux en découvrir toutes les facettes. Ce sera pour une autre fois.


Séjour à Sapa


D'Hanoi, plusieurs touristes entreprennent une excursion du côté de Sapa, dans les montagnes du nord du Vietnam et je fais de même. J'organise mon propre périple, j'ai simplement demandé à mon hôtel de réserver mon transport (ce que j'aurais dû faire moi-même, vous comprendrez vite pourquoi). À l'aller, cela se passe bien. En minivan plutôt confortable. 18$US et nous ne sommes que 8 passagers. Ce transport m'évite le mal des transports (ouf). La route est d'environ 5 à 6 heures du centre d'Hanoi au centre de Sapa. On peut également prendre un véritable autobus (plusieurs options disponibles) ou encore le train de nuit. Comme il y a maintenant une route décente séparant les deux régions, j'ai opté pour la route (c'est une autoroute et la dernière heure seulement se déroule sur un chemin serpentant à travers les montagnes). Personnellement, voyager de nuit, seule, dans un train, non merci (même si tout le monde me dit que c'est tellement sécuritaire, je n'ai pas envie de m'y risquer). À l'arrivée, pour poursuivre ma saga, le chauffeur me laisse au centre de la ville (alors que j'ai réservé un hébergement à l'extérieur dans les montagnes), en bas d'une côte, en lançant mon sac par terre et en s'obstinant avec moi que oui, mon hôtel est bien ici et que je dois me rendre en montant la côte. Honnêtement? J'ai sacré. Mais il ne comprend pas et il est bête comme ses pieds. Je me rends à l'hôtel le plus près, j'explique le tout à la réceptionniste et elle a l'amabilité de m'appeler un taxi pour me rendre au bon endroit, à quelques kilomètres de là. Bra-vo.


J'oublie rapidement ces tracasseries en voyant mon "homestay", en plein dans les montagnes. Chambre toute simple (de type bungalow... on voit bien le type d'hébergement sur la photo, à l'exception que je suis dans un jumelé et qu'il y a une chambre à côté) mais confortable avec un balcon offrant une vue imprenable sur les montagnes, les rizières, ainsi que quelques chèvres et buffles qui broutent en contrebas. C'est spectaculaire. Si vous allez dans la région de Sapa, faites comme moi et demeurez donc à l'extérieur de la ville. Sans méchanceté... la ville est hideuse. Elle s'est développée trop vite, sans plan d'urbanisme et visiblement sans architectes compétents donc du côté architectural, c'est zéro (ce n'est pas que mon opinion... c'est également l'opinion de plusieurs vietnamiens à qui j'ai pu parler). Sans compter que les restaurants sont dispendieux et loin d'être extraordinaires. Les taxis et les scooters klaxonnent sans arrêt et la ville complète semble être en construction, donc c'est extrêmement bruyant. Personnellement, j'ai pris mes repas du matin et du soir directement à mon hébergement et je n'ai pas regretté, même si côté gastronomique c'était bon sans être époustouflant, au moins j'étais au calme. Le verre de vin avant le souper, sur mon balcon, était magique. C'est dans des moments tels que celui-ci, que j'aimerais avoir quelqu'un avec qui partager le tout. Note importante sur le vin au Vietnam... vous pouvez boire, un peu partout, le vin de la région de Dalat, souvent disponible au restaurant et même dans les dépanneurs. Il est tout à fait correct (autant le blanc que le rouge) et ce, pour une fraction du prix des importations.



On va à Sapa bien sûr pour... la randonnée. J'ai donc prévu un trek d'une journée avec une guide privée auprès de la compagnie Sapa Sisters (https://sapasisters.com), qui n'engage que des femmes qui vivent dans la région, la plupart de la communauté hmong. Ma guide, Mo, est extraordinaire. En entrant dans les bureaux le matin, je la vois et je me dis tout de suite que c'est avec elle que je veux marcher. Heureux hasard, parmi la quinzaine de guides qui sont là, c'est bien elle qui m'est attribuée. Elle a mon âge environ (la plupart des guides sont beaucoup plus jeunes). Peu après notre départ, une jeune fille de 10 ans se joint à nous pour la matinée. C'est samedi et elle apprend le métier de guide et pratique son anglais. Je suis donc choyée avec deux guides pour le prix d'une! Nous marchons toute la journée (environ 13 km) à travers les rizières, des champs, différents villages. Par moments, c'est un peu difficile car glissant, malgré mes bonnes chaussures. Le niveau de difficulté est intermédiaire, je ne suis jamais à bout de souffle mais il faut prendre garde à où l'on met les pieds pour ne pas tomber (ou marcher dans des excréments de buffle). On dirait que chaque fois qu'on voit un groupe de touristes au loin, ma guide bifurque pour les éviter. Le midi, la jeune fille nous laisse car nous sommes arrivés dans son village. Elle a de l'artisanat local à vendre et impossible pour moi de ne pas acheter, car je la trouve mignonne et très courageuse. Mo, quant à elle, me raconte qu'elle a une ferme, trois enfants, fait des tours guidés tous les jours, s'occupe d'une vieille femme centenaire et bien sûr, c'est elle qui tient la maison. Malgré tout, elle est très souriante et a les yeux rieurs. Son anglais est excellent, bien meilleur que bien des jeunes vietnamiens qui l'apprennent à l'université, et elle l'a appris par elle-même (elle ne sait ni lire ni écrire... à un certain moment, elle a reçu un texto et elle m'a demandé de le lui lire). Très inspirante. À un certain moment, nous passons à un endroit où des chiens ne semblent pas vouloir nous laisser passer, ils grognent férocement... elle appelle un jeune garçon au loin et celui-ci nous fait passer avec un bâton dans les mains pour éloigner les bêtes. À la toute fin, elle me demande si je souhaite retourner à Sapa en autobus ou... en "motorbike". Quelle question. Je veux le "motorbike". Je suis déjà toute sale alors une couche de poussière de plus ou de moins... On se promène sur des chemins très sinueux avec la montagne d'un côté et le précipice de l'autre. C'est plein de poussière et de boue couleur rouille. Mais quel beau moment, j'ai beaucoup de plaisir (toujours comme passagère, je ne me risquerais jamais à conduire sur une route pareille).



Pour ma dernière journée à Sapa, je me promets de passer la matinée à me reposer et écrire. C'est chose ratée. Mon hébergement décide d'entreprendre des travaux de rénovation juste à côté de ma chambre. Avec des hommes qui parlent forts, jouent de la perceuse et crachent à côté de mon balcon. La notion de tranquillité en Asie du Sud-Est, c'est plutôt chose inexistante. Dommage, car outre cela, mon séjour aurait été parfait.



Outre cela et autre chose... l'hébergement m'avait mentionné avoir réservé mon transport, tel qu'à l'aller, en milieu d'après-midi, pour le retour à Hanoi. À la dernière minute, on me dit que non, ils ont oublié de réserver et qu'on m'a plutôt acheté un billet en autobus "limousine" en fin de journée car il n'y avait plus de place pour la minivan demandée... Et quelle limousine... c'est plutôt un gros autobus local, j'en avais d'ailleurs croisé à l'aller en me disant que jamais je n'embarquerais là-dedans... et bien... voilà (fort heureusement, un groupe de 4 jeunes s'est fait jouer le même tour par leur hôtel - normalement, pour à peine 2$US de plus, on a un autobus où sont majoritairement des touristes... avec un accompagnateur qui parle anglais et un confort que je qualifierais de multiplié par dix). Je reste donc tout près des jeunes (une des filles m'a dit: "stick to us"), car ni le personnel à l'arrêt de bus, ni l'accompagnateur, ni le chauffeur ne parlent anglais - et tous les passagers sont vietnamiens, surtout des hommes. Je suis sur une demie couchette, la dernière à l'arrière de l'autobus, dans laquelle je dois me hisser de peine et misère car en-dessous, il y a d'autres gens. J'ai le nez à quelques centimètres du plafond. Comme un lit à deux étages finalement. Et à l'arrière comme ça, ce ne sont pas des couchettes individuelles - bien sûr celles-ci ont été prises d'assaut par les locaux qui sont entrés dans l'autobus en se poussant. Je suis allongée collée sur la fenêtre, avec deux hommes à mes côtés, à côté de la toilette. Par chance, l'un fait partie du groupe de jeunes sympathiques et s'installe entre moi et un inconnu, ce qui me rassure un peu, surtout que je vois sa copine, non loin. Je gobe des Gravol, je mets dans mes oreilles de la bonne musique (un merci spécial à Daniel Bélanger) et... j'attends que ça passe (un peu plus et je faisais en signe de croix quand l'autobus a démarré). Pendant six heures. On arrête à un certain moment pour manger, mais je vais sauter le repas, étant incapable de comprendre la durée allouée par le chauffeur et... je ne veux pas manquer le bateau.... euh, le bus (l'arrêt était finalement de 15 minutes, ce n'est pas suffisant pour commander et manger). J'oubliais. Il y a eu un arrêt toilettes également. La façon de nettoyer les toilettes des dames? Inonder l'endroit en ouvrant les robinets des lavabos à plein régime jusqu'à ce le plancher de la salle de bain soit couvert d'un pouce d'eau. Une chance que je n'étais pas en sandales. Ouache. Mais j'écris cela et je ris toute seule. Certaines toilettes n'avaient pas de porte et pour le papier... on repassera (je suis habituée, je suis équipée en papier et en Purel).


C'est avec un soupir de soulagement (profond) que j'arrive à Hanoi. Je prends un taxi. Il y en a des hordes à l'arrivée. Le chauffeur est aimable. Et fonctionne au taximètre. Il met mon sac à dos sur le siège avant. Il fait un détour, trop long, pour se rendre à l'hôtel et je lui fais la remarque... il comprend que je ne suis pas si stupide que cela (vive maps.me est les cartes accessibles sans service Internet) et se remet dans le droit chemin. On arrive à l'hôtel, mais il stationne plus loin. Il demande son paiement. Infiniment trop cher. Le taximètre est biaisé et caché par le sac, je n'ai rien vu. On est dans un coin sombre, je ne vois rien dans mon portefeuille, que maintenant il me réclame pour prendre lui-même son dû! Je lui dis non et je sors... mais c'est encore trop sombre pour que je sois capable de compter l'argent et il me réclame à nouveau mon portefeuille, de façon encore plus insistante. Je me mets à parler très fort et saisis mon sac - je lui dis que je vais le payer dans le lobby de l'hôtel... il me dit non à plusieurs reprises mais je continue mon chemin sans me retourner. Il est tard. Je crois avoir remarqué un occidental de l'autre côté de la rue s'arrêter pour observer la scène, mais c'est bizarre, je ne suis pas certaine, c'est flou dans ma mémoire. Les jeunes employés de l'hôtel, très gentils, me disent que le prix n'a pas de sens pour un si petit trajet (l'arrêt de bus est à 500 mètres de l'hôtel - j'avais pris un taxi par mesure de sécurité, puisqu'arrivée en soirée dans un endroit inconnu)... je sors tout de même l'argent. Nous mettons tous la tête dehors pour voir que... le chauffeur a pris la poudre d'escampette. C'était donc véritablement un voleur, sinon il ne serait jamais parti sans paiement. Ouf. On m'amène du thé avec des fruits et en entrant dans ma chambre, je réalise que je tremble, moi qui est restée si calme sur le moment. J'en ai marre des chauffeurs. Vraiment.


Petite remarque... dans des situations comme ça, je suis bien heureuse de loger dans des petits hôtels et non dans des appartements de type AirBnB. Car il y a toujours quelqu'un pour nous aider à la réception. Quand c'est la première fois qu'on visite un endroit plus dépaysant (je ne parle pas d'Europe, là-bas j'ai loué des appartements sans bien connaître les villes et je me sentais très à l'aise) comme l'Asie, surtout en voyageant seule, je crois sincèrement que c'est la meilleure option possible.


Baie d'Halong


Après Sapa, j'admets être épuisée. Je dors mal depuis quelques temps et le stress n'aide en rien. J'ai hâte d'aller en croisière, tranquille, à ne rien avoir à penser. D'innombrables compagnies offrent des croisière d'une journée seulement (je déconseille fortement, car la route est trop longue, quatre bonnes heures, alors comprenez bien que votre temps sur l'eau sera limité), d'une, ou de deux nuits. J'ai choisi celle de deux nuits. Un autobus (confortable!) passe chercher les passagers dans les hôtels le matin et nous entamons environ quatre heures de route. Des gens de tous horizons, avec un guide fort sympathique et drôle. J'ai choisi un bateau de catégorie 4* avec Apricot Premium Cruise et j'ai réservé une cabine balcon (sur la baie d'Halong, les bateaux sont pour la plupart des jonques chinoises comportant environ 12 à 20 cabines, parfois un peu plus). C'était parfait. La cabine est très confortable. Bien sûr, c'est petit, mais c'est coquet et bien entretenu. Pour ma première croisière à vie, je suis satisfaite. J'ai vu plusieurs bateaux 3* et j'aurais tendance à... ne pas les recommander. Plusieurs m'ont paru mal entretenus. De plus, bien souvent, aucune cabine balcon sur ces bateaux. Tant qu'à se rendre à cet endroit possiblement qu'une fois dans sa vie, il vaut mieux allonger quelques dollars de plus et obtenir une expérience optimale, selon moi. Bien sûr, des bateaux 5* existent aussi et ont l'air magnifiques! Si vous avez le budget, allez-y, vous mangerez mieux et serez traités aux petits soins. Mon séjour m'a coûté 315$US (à deux, par personne, c'est moins cher, car en solo, on paie un supplément). Cela comprend tous les repas, les activités, le transport aller-retour. Seule exclusion? Les breuvages (seule l'eau est gratuite à bord).



Dès l'arrivée sur le bateau pour le lunch et l'attribution des cabines, il y a une certaine électricité dans l'air. Nous naviguons tandis que nous mangeons et nous admirons les immenses rochers aux bouts arrondis émerger des eaux de la baie (plus les montagnes sont arrondies, plus cela indique un âge avancé, dit-on). Je me suis déjà fait des amis - une mère et sa fille de 16 ans d'Australie - un couple d'Afrique du Sud qui doit avoir près de 80 ans, aussi. Après le lunch, nous embarquons sur le petit bateau navette pour aller visiter une grotte (très impressionnante, mais oh combien trop de gens en même temps), puis voir une petite île comprenant des escaliers pour aller admirer un magnifique point de vue au sommet (400 marches environ). Pour ceux qui ne veulent pas monter... il y a une plage et on peut se baigner (personnellement, je trouve l'eau polluée et je n'y mettrais même pas les pieds).



De retour sur le bateau, nous avons un "sunset party" sur le pont. C'est agréable. Tout le monde se mêle et on prend un verre. Comme je voyage seule, je peux dire que ça me fait tellement de bien! Je m'amuse vraiment. Je rencontre également deux autres voyageurs solo, d'Allemagne et du Portugal, dans la trentaine également. Un couple mixte londonien-vietnamien dans la cinquantaine fait ses demandes spéciales pour la musique - du vieux rock d'AC/DC, ça promet. Le souper est plutôt bon, tout le monde prend un peu de vin (c'est très cher donc je me rabats rapidement sur l'eau) et ensuite, le guide ainsi que des membres d'équipage se mettent à chanter du karaoke. Même moi j'ai participé, en duo avec Sarah, la vieille dame charmante d'Afrique du Sud, toute jolie et ayant beaucoup de classe. À sa demande, nous avons chanté Heal the World de Michael Jackson! Bref, une belle soirée.



Je suis la seule à avoir réservé deux nuits sur le bateau... le lendemain matin, le petit-déjeuner est servi tôt (bien trop tôt) et on m'amène en excursion d'une journée voir une autre cave, faire du kayak, visiter une ferme de perles et manger un lunch de fruits de mer grillés. C'est presque privé, trois filles du Danemark sont avec moi sur un bateau qui pourrait accueillir au moins vingt passagers! Elles ne parlent pas bien anglais, donc nos conversations sont plus que limitées. L'intérêt de la chose est que nous nous rendons beaucoup plus loin dans la baie... ce faisant, il y a moins de gens et beaucoup moins de bateaux.


Les autres passagers, eux, retournent à Hanoi et je ne peux même pas vraiment les saluer car le temps est compté. De retour en milieu d'après-midi sur le bateau... je suis absolument seule, ce qui n'est pas pour me déplaire - je prends du soleil sur le pont (avant qu'il ne se mette à pleuvoir à torrents). Plus tard, un nouveau groupe et un nouveau guide (une jeune femme) arrivent. La guide ne me présente pas aux autres, on m'assoit même un peu à l'écart pour manger. Bref, c'est plate! La guide vient me voir pour me dire qu'elle ne comprend vraiment pas pourquoi je voyage seule, sans famille ni amis (de façon fort condescendante, en plus). Bref, après le repas, je vais me réfugier sur mon balcon avec un verre de vin. Je passe une belle soirée seule à admirer les lumières des bateaux dans la baie d'Halong. Des activités sont organisées le lendemain matin avant de revenir à Hanoi mais je n'y participe pas, je préfère rester sur le bateau à lire. De toute façon, je ne peux pas dire que je me sens la bienvenue. J'ai échangé quelques banalités avec une gentille famille malaisienne, mais sans plus. C'est aussi ça, parfois, voyager seule.


Dernière soirée vietnamienne


De retour à Hanoi pour quelques heures avant de partir vers le Laos. J'avais en tête d'aller prendre un verre sur un "rooftop". Finalement, on m'octroie une chambre balcon à mon hôtel et il s'avère que... le balcon est plutôt une grande terrasse, au sixième étage, avec une belle vue sur la vieille ville. Je file donc m'acheter de la bière et de quoi manger pour en profiter!


Malgré quelques anicroches, j'ai adoré le Vietnam. Et j'y reviendrais, pour revoir mes endroits favoris, mais également visiter plusieurs autres endroits où je n'ai pas eu le temps de m'arrêter (notamment, certains parcs nationaux méritent qu'on s'y attarde plus d'une journée, tel que Phong Nha-Ke Bang, vu les distances qui sont longues à parcourir). Je dois admettre que pour le plein air et la campagne, je préfère grandement ne pas être seule, c'est plus intéressant et les soirées sont moins longues dans la nature avec quelqu'un avec qui parler.


Je passerai huit jours au Laos, puis le reste de mon voyage en Thaïlande... car il ne reste qu'à peine plus de trois semaines à mon périple, qui passe tellement vite. J'ai réalisé dans les derniers jours que malgré le fait que j'adore mon voyage, je serai heureuse de revenir au Québec, car mes proches commencent à me manquer un peu et par moments, j'éprouve une envie folle de parler, moi qui pourtant n'est pas la plus bavarde! Je me passerais volontiers du froid, mais quand ma filleule de cinq ans me dit au téléphone qu'elle a hâte que je revienne, je dois admettre que ça me motive un peu. Et d'ici là, je continue d'en profiter pleinement et de savourer chaque journée.


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